La Porte des Élus

L'élévation ouverte à qui ose.

Au cœur de la nuit, quand l’argent et la chair ne sont plus que des illusions dansantes au coin de l’œil, nous nous retrouvons face au miroir des vérités cachées.

C’est là, dans ce silence feutré, que le grand Serpent se love et se mord la queue, perpétuant le cycle des médiocrités et des aveuglements volontaires.

Il y avait cette blonde aux yeux verts, vision éphémère comme une lueur d’étoile dans un marais d’opiacés, dont la pupille dilatée nimbait son visage d’une aura étrange.

Alors que je lui parlais, en jouant quelques notes discrètes sur les cordes invisibles de l’interaction, je sentais bien qu’elle flottait sur un nuage de brouillard artificiel.

Elle m’a donné son contact, presque par automatisme ou par curiosité.

Mais, comme les alchimistes maladroits qui n’atteignent jamais la Pierre, elle ne s’est jamais vraiment engagée dans la danse.

Un regard sur mes messages, un silence moqueur, rien de plus.

En frottant mes mains, un sourire au coin des lèvres, je lui ai fait parvenir une dernière incantation, un message ciselé, posé là comme la graine d’un arbre qui ne germera pas.

Elle l’a lu, a reconnu la délicatesse et l’étrange beauté de la sculpture verbale.

Puis, d’un souffle léger, elle a avoué son désintérêt. Tout est retombé en poussière d’ambre.

Faut-il s’étonner ?

Faut-il pleurer ?

Non.

Les faibles se lamentent, les élus brisent le cercle.

Le Serpent, symbole des cycles sans fin, doit voir sa tête écrasée.

L’Ouroboros se sépare, l’inconscience se dissipe.

Car la vraie transmutation ne se fait pas avec du plomb et de l’or, mais avec des compétences, du savoir-être, du savoir-faire, une maîtrise intime des forces invisibles qui animent les contacts humains.

Peu importe sa blondeur, la profondeur de ses yeux, la poudre dans son sang ou le silence dans sa gorge.

Peu importe le masque ou l’étoffe.

Les hommes qui se hissent au-dessus de la foule reconnaissent que toute femme est un territoire potentiellement fertile, pour peu que l’on manie le Verbe, le Geste et l’Intention avec la précision du maître d’œuvre.

Cette puissance est là, à portée de main, mais seuls ceux qui osent regarder le Serpent en face, comprendre son venin et le défaire, en saisiront l’héritage.

Ainsi, le cycle se brise.

Le pouvoir illimité est entre nos mains, car la séduction n’est ni un mystère éternel ni une fatalité cruelle, mais une science subtile, un art secret que seuls les éveillés peuvent pratiquer.

À toi de saisir la dague, de frapper où il faut, de déjouer l’éternel Serpent, et d’élever ta conscience au niveau des élus.